Retour à la Belle Époque

J’ai envie de vous confier mon itinéraire favori dans Pau.

Une visite à faire en vélo ou à pied si vous disposez d’un peu plus de temps, un brin dépaysant surtout si l’on se laisse aller à remonter le temps !!!
Retour à la Belle Epoque, où quand Pau est devenu au XIXème siècle une ville de villégiature réputée pour son climat, et par conséquent la coqueluche de la communauté anglo-américaine qui y séjournait essentiellement pendant l’hiver.

J’avais dévoilé mon intérêt pour le sujet lors de précédents articles du Pau Mag’, à savoir « Sur les traces des américains », et « Saint Basil's, une villa inscrite au patrimoine de Pau». J’y reviens volontiers car je ne me lasse pas de cette période qui a fortement marqué notre ville et nous laisse entrevoir aujourd’hui les merveilleuses traces de son passé, notamment au travers de ses villas que je me plais à découvrir et à redécouvrir. Et aussi pour la fraîcheur de leurs parcs qui invitent à la rêverie.

J’aime imaginer la vie à cette époque et en ces lieux. C’est donc un Pau plutôt confidentiel que je vous propose de découvrir. Embarquez avec moi pour La Belle Epoque et son patrimoine composé de villas entourées de parcs immenses, derniers témoins de ces bâtisses héritières de Pau ville anglaise.

Au XIXème siècle c’est plus de 300 villas sont qui sont construites à Pau. À cette époque la campagne était au cœur de la ville.
Notre balade débute près du boulevard des Pyrénées, au Parc Beaumont de style anglais, à travers ses plus beaux arbres centenaires aux essences rares comme ses séquoias de Californie, ses cèdres de l’Himalaya ou ses magnolias.

En 1878 la mairie met en place des équipements de loisirs pour attirer ces " touristes " : le kiosque à musique, le lac, le jardin pyrénéen et le théâtre de verdure.
La villa Beaumont, elle, a été reconvertie plus tard en Palais d'hiver, puis des congrès...

Quittons le parc, et traversons la route en direction de la Chapelle des Réparatrices, transformée en auditorium du Conservatoire de musique et de danse.

On longera le conservatoire rue des Réparatrices, puis à droite l’Avenue San Carlos et à gauche, nous nous trouvons Avenue Nitot.

Remarquez au passage sur une placette, le kiosque San Carlos, un élément de décor urbain lui aussi témoin de la villégiature.

De style architectural "rocaille" construit en béton armé, alors nouvellement arrivé dans la construction, ses structures rappellent le bois. Ce kiosque appartenait aux jardins de la villa San Carlos au n° XX avant que les avenues ne soient créées et le parc divisé en lots. Il devait servir aux rencontres galantes…

La Villa « San Carlos », aujourd’hui divisée en appartements et dont le parc s’est vu loti.

Sa voisine, la villa Beit Rahat aux volets bleus clairs, 1 rue du stade nautique, appartient à la Ville de Pau et a abrité plusieurs associations.
Une partie de son parc est devenu le jardin japonais de Kofu, à sa droite et à sa gauche, le square Georges-Besson.

En sortant du parc, rejoignez le trottoir d’en face pour contempler une nouvelle fois les horizons palois.

 La balustrade est la même que celle du boulevard des Pyrénées. Initialement, l’ingénieur Alphand avait prévu de prolonger la promenade jusqu’ici, mais ses projets se sont vus modifiés au vu du coût élevé des travaux.

Un peu plus loin à l’angle de la rue, la villa Nitot au n°3, offre un bel aperçu du style manoir de l’époque avec des galets du gave.
Construite en 1890, elle est aujourd’hui transformée en appartements de standing.

Avant de poursuivre vers d’autres villas, je vous invite à une petite variante tout au bout du chemin indiqué "Impasse" et qui prolonge l’Avenue. C’est mon jardin d’Eden !

A la gauche d’une magnifique bambouseraie, empruntez le sentier qui serpente dans un joli jardin partagé associatif
« Jardipotes », tel un écrin de verdure en plein cœur de la ville et admirez ses parcelles potagères en contemplant les Pyrénées, comme pouvaient le faire les hivernants depuis les jardins de leurs villas.

Les villas de l’avenue Trespoey ! C’est là que nous nous dirigeons à présent… Dos au chemin, prendre le passage sur votre droite qui longe l’école Sainte Ursule, jusqu’à l’Avenue Trespoey.

Tournez à droite jusqu’à la villa Saint Basil's, au 61 avenue Trespoey. Si son portail est ouvert n’hésitez pas à faire le tour de son immense parc.

Construite en 1889 par un rentier parisien, elle est devenue la propriété de M. Tooley époux d’une riche héritière argentine. Aujourd’hui elle est propriété de la ville de Pau qui l’utilise comme villa de réceptions.

La villa possède aujourd’hui encore son décor du petit salon, sur le thème du conte Cendrillon réalisé par le peintre palois René Marie Castaing.

Le rez-de-chaussée de la villa est ouvert à la visite du public lors des Journées Européennes du Patrimoine et autres animations organisées par l’Office de Tourisme.

Un peu plus loin, toujours sur la droite, au 59 avenue Trespoey, ne pas hésiter à rentrer dans le parc de la villa Navarre.

Construite par un architecte parisien Auguste Guillemin, entre 1865 et 1870, elle est aujourd’hui reconvertie en hôtel***** de 30 chambres.

Ancienne propriété de Mme Ridgway de 1923 à 1930, elle a longtemps appartenu à la vieille famille béarnaise Beigbeder. Frédéric, écrivain célèbre, jouait enfant dans son parc. Auparavant, elle a aussi été habitée par la famille Guillemin dont Joe, le fils était le meilleur ami du poète palois Paul-Jean Toulet.

Vous pouvez demander à visiter son parc de plus de 2 hectares et ses jardins à la française, qui offrent une vue imprenable sur les montagnes.
Vous pouvez aussi entrer dans le hall de l’hôtel pour admirer les salons aux murs couverts de boiseries, sa grande bibliothèque ou encore son zinc.
Et si le cœur vous en dit, apprécier la volupté des lieux le temps d’un repas en terrasse ou autour d’une « cup of tea » !

Après s’être fait une idée de ces « monuments » importants du patrimoine palois, il est temps de poursuivre notre visite...

C’est sur cette note quelque peu nostalgique que s’achève mon parcours, même si parfois je me plais à explorer les rues et impasses environnantes qui recèlent elles aussi de nombreux trésors cachés.

Mon conseil : Vous perdre le plus possible et trouver « la Villa » de vos rêves.

Retour au centre- ville par l’avenue Trespoey ou par un itinéraire de découverte de votre choix, au grès de vos envies.

Si vous souhaitez approfondir l’histoire de « Pau ville anglaise » et de ses magnifiques villas au travers d’anecdotes et de « petites histoires », vous pouvez participer à une visite guidée organisée par l’Office de Tourisme ou par Caroline Barrow - guide épicurieuse, qui vous ouvrira les portes de quelques-unes de ces villas... ou encore une balade avec le Petit train de Pau qui vous dévoilera une partie de notre itinéraire.

Pour une vraie immersion le temps d’un week-end je vous conseille notre séjour spécial 2jours/1 nuit « Retour à la belle époque ».

Copyright photos : Françoise Lamarque / Stéphane Torres